Fonds Z 001 - Archives de l'Université nouvelle de Bruxelles

Zone d'identification

Cote

BE AULB Z 001

Titre

Archives de l'Université nouvelle de Bruxelles

Date(s)

  • 1890-1949 (Création/Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

8 m.l.

Zone du contexte

Nom du producteur

(1894-1919)

Histoire administrative

L'Université Nouvelle (UN) fut fondée à la suite d'un conflit interne à l'Université libre de Bruxelles (ULB). Cette dernière connaissait en effet quelques ennuis à cause de sa politique jugée trop conservatrice : l'affaire Dwelschauvers de 1890 participa à la création d'un groupe de dissident au sein de l'ULB et l'affaire Reclus en 1893 entama le mouvement de la création de l'UN. La première affaire avait éclatée à la suite du refus d'une thèse de doctorat par le professeur Tilberghiem, officiellement à cause d'un manque de valeur scientifique, officieusement parce que le positivisme de Georges Dwelshauvers entrait en contradiction avec le spiritualisme du professeur en question. La seconde affaire éclate à la suite de l'annulation du cours de géographie comparée d'Elisée Reclus par le conseil d'administration qui craignait des débordements par suite de l'attentat d'Auguste Vaillant à Paris le 9 décembre 1893.
Alors que le premier événement s'était relativement bien terminé (l'étudiant ayant terminé sa thèse à l'étranger), le second avait provoqué, d'un côté, une cassure plus durable au sein du monde politique libéral, désormais fortement divisé entre doctrinaire et radicaux, mais surtout des problèmes plus spécifiques à l'ULB. Le cours de Reclus, supprimé par le Conseil d'administration, fut finalement donné dans un local de la Loge des Amis Philanthropes avec le soutien de l'Extension universitaire. Pour autant, les opposants à la décision de l'ULB, voyant que leur institution ne donnait aucunement l'impression de vouloir moderniser sa façon de penser, s'organisèrent pour préparer la fondation d'une nouvelle institution d'enseignement, dont se chargera un comité composé de Paul Janson, Edmond Picard, Guillaume De Greef, Elie Lambotte, Jacques Des Cressonnières et Charles Dejongh. Un appel au public fut lancé en mars 1894 ; la location de l'ancienne maison de Théodore Verhaegen (13, rue des Minimes, à Bruxelles) commença le 3 avril ; l'Ecole Libre d'Enseignement Supérieur était fondée ; la nouvelle institution se voulait bâtie sur des bases progressistes et positivistes, ainsi que, comme son institution-mère, le libre examen. L'Université Nouvelle s'organisa rapidement afin d'offrir un enseignement qu'elle voulait novateur. En 1895, elle possédait les quatre facultés principales (Philosophie et Lettre, Sciences, Droit et Médecine) qui lui devait lui permettre de se désigner comme « Université » au sens légal des lois de 1890 et 1891, mais elle les jugeait insuffisantes pour offrir un enseignement universitaire complet. De là, l'institution développera de nombreux instituts et facultés : l'Institut des Hautes Etudes (IHEB), dès 1894, dernier reliquat de l'UN toujours en activité ; l'Institut de Fermentation de 1896 à 1911 sous la direction de Jean Effront ; l'Institut d'histoire naturelle générale des sciences, des arts et des métiers de 1897 à 1902 dont le président honorifique était Théodore Wechniakoff ; l'Institut d'Hygiène de 1897 à 1902 dirigé par Arthur Bonmariage ; l'Institut géographique de 1898 à 1919, dirigé par Elisée Reclus ; enfin, l'Ecole polytechnique de 1897 à 1899 devenant l'Institut Industrielle de 1899 à 1903, dirigé par Louis De Brouckère avec l'aide du Parti Ouvrier Belge. Du point de vue de la pédagogie, l'UN mit en avant le savoir encyclopédique face à une spécificité trop grande de certaines matières (les cours plus spécialisés se retrouvaient en général à l'Institut des Hautes Etudes).
L'Université Nouvelle n'eut que très tardivement un règlement et des statuts précisant sa structure, tout en ayant des pratiques de gestion déjà bien en place – des discussions pour mettre ces pratiques par écrit apparaissent dès 1911 et les statuts et le règlement furent approuvés en 1912. L'UN était gérée par un comité administratif (ou comité central), équivalent du Conseil d'administration de l'ULB composé du recteur, de dix membres permanents cooptés, de deux délégués élus pour deux ans par le corps professoral, du secrétaire général, de deux secrétaires de l'IHEB et du secrétaire trésorier. On y nommait les professeurs et résolvait les questions d'ordre administratifs, scientifiques et morales. Une assemblée annuelle du corps professoral servait à rendre compte aux membres de l'institution de la situation de l'UN aussi bien pour les réunions du comité administratif que celles du corps professoral, deux délégués étudiants avec voix consultative étaient élus par les étudiants.
L'UN dut se battre tout au long de son existence pour une reconnaissance légale et un droit à l'obtention d'un jury spécial qu'elle n'obtiendra que pour les facultés de Philosophie et Lettres et de Droit de 1894 à 1899 et pour toutes ses facultés de 1911 à 1914. Durant la Première Guerre mondiale, elle fut l'une des rares, si pas la seule, institution belge d'enseignement supérieur à continuer ses travaux. Rapidement après le conflit, l'Université Nouvelle entama les discussion pour sa dissolution et sa fusion avec l'Université libre de Bruxelles : l'Ecole Libre d'Enseignement Supérieur ferma ses portes en 1919, après 25 ans d'existence.

Histoire archivistique

Premier dépôt (Archives de l'Université Nouvelle de Bruxelles) :
Ces archives proviennent directement de l'administration centrale de l'Université Nouvelle, via son héritier direct qu'est l'Institut des Hautes Etudes. Ce dernier les avait conservées dans ses locaux depuis la dissolution de l'UN.
Second dépôt (Dossiers supplémentaires et pièces insérées dans les anciens dossiers en
2014) :
Des dossiers « addenda » ont apparemment été découverts lors de l'inventoriage des archives de l'Institut des Hautes Etudes en 1976 (voir bibliographie pour l'inventaire en question) et n'ont pas été insérés dans le fonds d'archives principal. Il s'agit des documents que l'Institut considérait comme sienne mais dont la partie d'avant 1919 fut finalement déposée aux Archives de l'Université Libre de Bruxelles, comme « addenda » du fonds principal. Nous n'avons pas de date précise de leur dépôt et quelques pièces, « rapatriées » en 2014-2015, se trouvait encore à l'Institut des Hautes Etudes.

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Premier dépôt :
Dépôt fait par l'Institut des Hautes Etudes de Belgique aux Services des Archives de l'Université Libre de Bruxelles suivant une convention signée entre les deux partis le 20 octobre 1971.
Second dépôt :
Dossiers ajoutés en fin d'inventaire en 2014, comprenant des archives de l'Institut des Hautes Etudes de 1894 à 1919, dépôt fait par l'Institut des Hautes Etudes de Belgique aux Services des Archives de l'Université Libre de Bruxelles.

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Le fonds d'archives concerne essentiellement les archives de l'administration centrale de l'Université Nouvelle (Comité Central, Corps Professoral, etc.) et son ancienne bibliothèque (discours inauguraux, thèses, etc.) mais peu de pièces relatives à ses facultés, écoles et instituts. De ces pièces, il ressort une interrogation constante sur l'enseignement et le développement des disciplines, dont la sociologie. En outre, la participation de nombreuses personnalités politiques (par exemple, Edmond Picard et Paul Janson) et scientifique (en particulier, Guillaume De Greef) relève d'autant plus l'intérêt de ce fonds. Ces archives, s'étendant de 1894 à 1919, fournissent donc un témoignage irremplaçable de la vie et de la mentalité de la Belle Epoque mais surtout des débats relatifs à l'enseignement supérieur durant la Première Guerre mondiale, l'Université Nouvelle étant une des rares institutions de ce type à continuer le travail.
Pour l'administration centrale, la correspondance et les comptes forment le gros du fonds de 1907 à 1919. Cependant, pour la période antérieur à 1907, c'est-à-dire avant le déménagement de l'Université Nouvelle vers le bâtiment donnant à la fois sur le 90, avenue Louise et sur le 67, rue de la Concorde, une grande partie des documents est perdue. A noter aussi, la conservation de l'ensemble des dossiers étudiants des origines à sa fermeture. En ce qui concerne la partie « bibliothèque » du fonds, il est à noter que l'on conserve pratiquement l'ensemble des thèses défendues dans l'institution. En outre, on conserve également l'ensemble des discours de rentrée, révélateur des considérations de l'époque.

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Premier dépôt : Nous ne savons rien en ce qui concerne l’élimination éventuelle de documents. Cependant, il semblerait que l'élimination y ait été minime étant donné la conservation de nombreux doubles mais aussi la structure générale des dossiers, qui ont conservé leur classement interne d'origine. (voir ancien inventaire dans la bibliographie).
– Second dépôt : L'addenda actuel n'a pas fait l'objet d'une quelconque sélection ou élimination volontaire (de nombreuses copies identiques s'y trouvent) et son état pourrait être le fruit des divers déménagements de l'Université Nouvelle et de ses facultés, écoles et instituts.

Accroissements

Aucun accroissement n'est prévu actuellement, à moins de recevoir en dépôt les archives de l'Institut des Hautes Etudes de Belgique.

Mode de classement

Premier dépôt : « On a essayé d’articuler le classement de ces archives sur la structure de l’administration ancienne. C’est ainsi qu’il est apparu qu’au niveau facultaire seul un classement embryonnaire était réalisable, la plupart des documents ayant été groupés sous l’administration centrale. L’inventaire se subdivise en trois grandes rubriques :

  • les archives de l’administration centrale,
  • les archives des facultés, école et instituts,
  • les archives des sociétés liées à l’Université.
    Une place à part a été accordée à la bibliothèque [comprenant programmes, discours, thèses, etc] ainsi qu’à l’iconographie. »
    Second dépôt : Il a été décidé de copier le cadre de classement précédent. Les addenda ont ainsi reçu une cote qui suit directement la fin de l'ancien inventaire mais ont été classé sous des rubriques et selon un ordre proche du fonds principal. Cette méthode permettra d'un côté, de conserver l'intégrité de l'ancien fonds, et de l'autre, de permettre un repérage facile des pièces ajoutées en fin d'inventaire.
    Cadre de classement et ancien inventaire : Andrée DESPY-MEYER (1973). Mise aux normes, ajout des addenda et description générale du fonds : Virginien HORGE (2014). Pour la mise aux normes, on a tenu compte, autant que faire se peut, de la norme ISAD(G) (Conseil International des archives, ISAD(G): Norme générale et internationale de description archivistique. Deuxième édition, Ottawa, 2000) et d'un exemple d'inventaire des Archives de l'Etat en Belgique (BODARD Emmanuel, Inventaire des Archives de la Direction de l'arrondissement de Namur de l'Administration des mines. Versement 1998, Bruxelles, 2011).

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d'accès

Le fonds est en accès libre.

Conditions de reproduction

Langue des documents

  • français

Écriture des documents

  • latin

Notes de langue et graphie

Une infime partie des documents sont écrits en allemand, bulgare, polonais, roumain et russe (principalement des publications).

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Instruments de recherche

DESPY-MEYER Andrée et GOFFIN Pierre, Liber Memorialis de l'Institut de Hautes Etudes de Belgique, Bruxelles, Institut des Hautes Etudes de Belgique/Archives de l'U.L.B., 1976. Véritable outil de travail, cet ouvrage comprend la liste complète des cours et conférences donnés à l'Institut des Hautes Etudes de 1894 à 1976. Il comprend également un aperçu des archives de l'I.H.E.B. durant la même période. Un index permet le repérage rapide des cours et conférences de tel ou tel professeur.
DESPY-MEYER Andrée, Inventaire des archives de l'Université Nouvelle de Bruxelles (1894-1919) déposées aux Archives de l'Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, 1973. Ancien inventaire comprenant une notice historique assez précise (pp.7-16).

Cet inventaire du fonds principal est une copie de l'ancien inventaire rédigé par Andrée Despy-Meyer en 1973. Cette copie a été faite à l'aide d'un programme de reconnaissance optique de caractère (tesseract pour l'OCR et gImageReader comme interface graphique, le tout sous Ubuntu 14.04) fut ensuite vérifiée et remis en page par Virginien HORGE (via le traitement de texte OpenOffice Writer). La nouvelle mise en page tente de respecter les normes ISAD(G) et certaines précisions ont été ajoutées par rapport à l'ancienne version.

Générer l'instrument de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Descriptions associées

Note de publication

– DECOURTY Willy et al., ULB à la une : la Belgique et l'Université libre racontées par la presse, Bruxelles, Le Cri, 1988.
– DESPY-MEYER Andrée, « Les étudiants bulgares dans les deux Universités de Bruxelles Jusqu'en 1918 (avec liste des étudiants) », in : Revue des Archives de Sofia, 1986, pp.293-385.
– DESPY-MEYER Andrée, « Un laboratoire d'idées: l'Université nouvelle de Bruxelles (1894-1919) », in: JURGAN-VEN HENTENRYK Ginette, Laboratoires et réseaux de diffusion des idées en Belgique (XIXe-XXe siècles), Bruxelles, ULB, 1994, pp.51-54.
– DESPY-MEYER Andrée, « Une 'université Bulgare' à Bruxelles de 1894 à 1914 », in: HASQUIN H. et DESPY-MEYER A. (ed.), Libre pensée et pensée libre, combats et débats, Bruxelles, 1996, pp.159-171.
– DESPY-MEYER Andrée, « Elisée Reclus et les universités de Bruxelles », in : Rencontres Elisée Reclus, Sainte-Foy-la-Grande, 1999, pp.23-35.
– Elisée Reclus. Colloque organisé à Bruxelles les 1 et 2 février 1985, Bruxelles, Institut des Hautes Etudes de Belgique et Société Royale Belge de Géographie, 1986.
– Institut des Hautes études de Belgique, Célébration du centenaire de l'Institut des Hautes Etudes de Belgique. Colloque organisé par l'IHEB le jeudi 17 mars 1994, Bruxelles, 1994.
– KYMPERS Marie, Vreemde vrouwen. Een groepsportret van de buitenlandse studentes aan de Université Nouvelle in Brussel, 1894-1919, Mémoire de Master, Gand, 2011-2012. (promoteurs : CARLIER Julie et VERBRUGGEN Christophe)
– NOËL Francine, 1894 : L’Université libre de Bruxelles en crise, Bruxelles, Editions de l’Université de Bruxelles, 1988.
– VAN ROOY Wim, « L'Agitation étudiante et la fondation de l'Université Nouvelle en 1894 », in: Revue Belge d'Histoire contemporaine, 1-2, 1976, pp.197-241.

Zone des notes

Note

Andrée Despy-Mayer (1973) et Virginien Horge (2014)

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Noms

Mots-clés - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

BE AULB

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Niveau de détail

Dates de production, de révision, de suppression

Langue(s)

    Écriture(s)

      Sources

      L'inventaire du fonds principal est une copie de l'ancien inventaire rédigé par Andrée Despy-Meyer en 1973. Cette copie a été faite à l'aide d'un programme de reconnaissance optique de caractère (tesseract pour l'OCR et gImageReader comme interface graphique, le tout sous Ubuntu 14.04) fut ensuite vérifiée et remis en page par Virginien HORGE (via le traitement de texte OpenOffice Writer). La nouvelle mise en page tente de respecter les normes ISAD(G) et certaines précisions ont été ajoutées par rapport à l'ancienne version.

      Zone des entrées