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Cote
Titre
Date(s)
Niveau de description
Étendue matérielle et support
1,65 m. l.
1620 articles
Zone du contexte
Nom du producteur
Notice biographique
Docteur en sciences naturelles (ULB, 1989). Docteur spécial en sciences botaniques (1894).
Directeur du Jardin botanique national de Belgique. Il y réalise le projet de création de l'Arboretum phytogéographique établi à Tervueren en 1902.
Histoire archivistique
Charles Bommer avait été Professeur de géographie et paléontologie végétale à l’Université Libre de Bruxelles. Ses archives furent donc conservées dans l’Institut de Botanique de l’Université, hébergé dans le plus ancien bâtiment du campus du Solbosch, la Villa Capouillet. Après sa mort survenue en 1938, son assistante Simone Balle conserva ses archives et passa de nombreuses années, dans les locaux de son ancien professeur sous les toitures de la Villa, à les compléter. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle s’était en effet régulièrement rendue en vélo à l’Arboretum et avait relevé par triangulation la position des arbres, constituant l’inventaire cartographique le plus précis de ses collections. Le fonds fut ainsi enrichi mais jamais exploité tant dans ses aspects archivistiques, botaniques, sylvicoles, paysagers que didactiques ou encore pédagogiques.
Au début des années 1980, Gaspard Jedwab, alors étudiant en Architecture de jardins et du paysage aux Ecoles Techniques Horticoles Provinciales de Mariemont de 1979 à 1982, décida de réaliser son travail de fin d’études sur l’Arboretum de Tervuren. De retour d’un tour d’Europe qui lui avait permis de visiter les grands jardins de plusieurs pays et lors d’un stage d’un an au bureau d’architecture paysagiste du Jardin Botanique de Meise en tant que paysagiste, celui-ci avait en effet décidé de travailler sur ce concept de jardin botanique qui le passionnait. L’Arboretum de Tervuren, qu’il connaissait depuis son enfance, s’imposa tout naturellement à lui. Il décida d’analyser la valorisation des potentiels éducatifs de l’Arboretum tel qu’il existait à ce moment-là (c'est-à-dire peu exploité) : sur base du site de Tervuren et de la littérature étrangère, il allait dresser la liste des potentiels aménagements et programmes d’activités à réaliser pour le public de l’Arboretum de Tervuren. Cependant, il avait pour cela besoin des archives historiques du site. Après avoir approuvé son projet, Simone Balle accepta de lui confier les caisses dans lesquelles elle avait stocké et rassemblé toutes les archives touchant à son ancien professeur dans le cadre de l’Arboretum de Tervuren (depuis sa création jusqu’au début des années 1950). Elle lui posa comme conditions d’en prendre le plus grand soin et de les rendre à l’Université Libre de Bruxelles lorsqu’il n’en aurait plus besoin. Gaspard Jedwab accepta et emporta les caisses.
Son travail de fin d’étude terminé et deux articles publiés, Gaspard Jedwab envoya un exemplaire de son manuscrit à Simone Balle, courrier qui resta sans réponse. Par ce travail de fin d’études, il avait ensuite tenté de trouver un emploi auprès du personnel de la Donation royale. Pour ce faire, il rencontra Herman Libaers, Directeur de la Donation Royale, à qui il proposa un accès aux archives de l’Arboretum de Tervuren sous réserve d’obtenir un emploi. M. Van Die Voet (l’un des agents des Eaux et Forêts qui avait assisté à l’entrevue) lui signala qu’il possédait là des archives exceptionnelles, celles-là mêmes qui manquaient aux Archives des Eaux et Forêts. Herman Libaers répondit qu’un emploi pourrait être envisagé dans la mesure où il accepterait de verser à la Donation Royale les archives de l’Arboretum. Gaspard Jedwab refusa, estimant qu’elles devaient retourner aux Archives de l’Université Libre de Bruxelles, c'est-à-dire là où il les avait récupérées, où Charles Bommer avait été Professeur et enfin où étaient conservées d’autres de ses archives (non liées à l’Arboretum de Tervuren).
Nourrissant l’idée de poursuivre malgré tout son travail sur l’Arboretum de Tervuren afin de faire émerger un projet d’aménagement qui aurait permis de valoriser au mieux son potentiel, Gaspard Jedwab garda les archives. Puisqu’il lui était visiblement impossible d’agir sur le terrain même, l’idée lui était venue de publier un livre qui pourrait servir de guide que les visiteurs emporteraient avec eux lors de leur promenade dans l’Arboretum. Mais les années passèrent et, occupé par d’autres projets, il ne put faire aboutir ce projet. Sa passion pour les jardins botaniques continuait néanmoins d’orienter sa carrière. Avec son Maître de Stage, Paul Borremans, Gaspard Jedwab avait en effet développé une A.S.B.L. baptisée « L.I.N.K. », abréviation pour Landscape Improvement in Natural Keeping (amélioration du paysage par la gestion naturelle). Bien qu’elle n’ait malheureusement pas abouti, son objectif était de se faire le « lien » entre le patrimoine et le public par le biais de visites guidées, de panneaux informatifs, de publications de guides, etc.
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Dans les années 1990, Gaspard Jedwab décida finalement de rendre les archives de l’Arboretum de Tervuren à l’Université Libre de Bruxelles. C’était néanmoins à cette époque que la Villa Capouillet se faisait massivement vidée de ses archives, qui ne finissaient on ne sait très bien où. Refusant de les rendre dans ces conditions, il choisit de les garder jusqu’à ce qu’une meilleure solution lui vienne. Il faut cependant préciser que personne, durant toutes ces années, ne les lui réclama.
Il fallut attendre les années 2008-2010 et plusieurs échanges avec Denis Diagre, Pierre Meerts, Philippe Bourdau et Didier Devriese pour que Gaspard Jedwab fût enfin convaincu du meilleur traitement des archives à l’Université Libre de Bruxelles et de l’intérêt que l’on portait à ces archives botaniques. Il commença donc à démarcher afin de les restituer. Quatre années furent nécessaires pour aboutir à une convention, tant ses conditions étaient précises. Gaspard Jedwab demandait en effet la conservation du fonds au sein de la Réserve précieuse de l’Université, la numérisation de chacune des pièces avant leur restitution, une accessibilité à tout public ainsi que la distribution de copies numériques aux Archives Générales du Royaume ainsi qu’à la Bibliothèque René Pechère. Il désirait également verser une copie numérique à l’Agentschap voor Natuur en Bos (Eaux et Forêts), demande qui fut rejetée par l’Université Libre de Bruxelles. Une première demande de numérisation fut introduite en 2013 au Plan PEP’S mais fut rejetée pour raisons budgétaires. Elle fut finalement acceptée en 2014.
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
Le fonds d’archives est d’un intérêt exceptionnel (tant botanique, sylvicole que paysager) par la diversité du millier de documents qu’il comprend.
Il compte en effet un important lot de documents manuscrits, allant de la petite note griffonnée sur un bout de papier ou au dos d’un carton d’invitation au cahier organisé reprenant les mensurations de chacun arbre par année. Il subsiste également une longue correspondance, qui révèle notamment les désillusions consécutives de Charles Bommer au fil du temps, anéantissant peu à peu l’enthousiasme qui l’animait au début de la création de l’Arboretum. Quelques articles présentant le site, sa conception et son évolution parsèment également le fonds.
Celui-ci comprend ensuite plusieurs croquis et dessins (ébauches de la réalisation de l’Arboretum et de l’agencement des plantations), des plans (véritables maquettes détaillées de certains groupes) ainsi que quelques cartes topographiques. Certains de ces documents témoignent de la maitrise dans l’utilisation des espaces et des dénivellations du terrain d’origine.
La richesse du fonds réside néanmoins dans son importante collection photographique (environ 700-800). La majorité de celles-ci sont annotées au verso (localisation, essences forestières, mesures, date, etc.). Pris probablement dans le but de garder une trace du développement des peuplements d’arbres, ces clichés constituent un témoin exceptionnel de l’évolution du paysage de l’Arboretum au fil du temps.
Il faut enfin noter que chaque groupe géographique fit l’objet d’un inventaire cartographique. Simone Balle avait en effet réunit, pour chacun d’entre eux, des informations, des plans par triangulation et plusieurs photographies au sein d’une de fardes organisées (de carton brun). Cet « état des lieux » intermédiaire entre la création de l’Arboretum au début du XXe siècle et la situation d’aujourd’hui, constituera pour l’historien et le paysagiste une source d’un intérêt exceptionnel.
La tranche chronologique des archives s’étend principalement de 1902 à 1948. Une bonne majorité des pièces sont assurément de la main de Charles Bommer, tandis que d’autres doivent être issus de certains de ses collaborateurs et/ou de paysagistes de l’entourage de Léopold II qui furent appelés à collaborer sur ce projet.
Charles Bommer ayant disparu en 1938, plusieurs documents datent de la décennie qui suivit sa mort et trois des années 1960 et 1970. Ils furent probablement ajoutés par Simone Balle qui avait, on l’a déjà vu, enrichi le fonds.
Évaluation, élimination et calendrier de conservation
Le lecteur remarquera que, dans certains cas, il subsiste plusieurs exemplaires d’un même cliché. Leur présence dans le fonds après l’inventoriage est due à deux raisons. La première émane de Gaspard Jedwab, « consignataire » des archives depuis deux décennies, qui exprima le désir de n’éliminer aucune pièce. Son souhait fut donc respecté. La seconde est intrinsèque aux pièces elles-mêmes. Plusieurs clichés identiques furent tous simplement tirés dans des formats différents et/ou les notes manuscrites qui les complètent au verso divergent (voire se contredisent : des clichés identiques peuvent être datés différemment).
La majorité de celles-ci comportent en effet des indications au verso (date(s), espèces d’arbres et parties de l’Arboretum photographiées). Ces annotations étant parfois très fournies en nom d’espèce d’arbres, il fut impossible de décrire dans l’inventaire n°2 l’ensemble de celles-ci. Il fut également difficile de reprendre, à chaque fois, les plusieurs groupes présents sur chaque photographie. Le chercheur aura donc tout intérêt à consulter les dossiers des groupes proches géographiquement de celui qu’il étudie.
Accroissements
Mode de classement
Lors de la rédaction de son travail de fin d’études, Gaspard Jedwab avait réalisé un premier classement des archives. Celles-ci avaient en effet été regroupées en fonction de leur nature (photographies ; cartes, plans et croquis ; correspondance, articles ; notes manuscrites ; etc.). Cependant, il conserva toutes les anciennes « fardes » (feuilles et cartons de récupération pliés en deux sur lesquels avaient été inscrites quelques indications concernant les documents qu’ils contenaient). Il avait également inscrit une cote provisoire au crayon sur chaque pièce (en attendant un potentiel inventoriage futur) et, enfin, stocké les archives dans divers conditionnements non appropriés à la conservation d’archives (classeurs, chemises plastiques, anciennes boites d’archives acides).
L’inventaire comprend quatre grandes sections :
La première partie reprend toutes les archives relatives à la présentation de l’Arboretum, c'est-à-dire à son historique, son site, son organisation et enfin son fonctionnement. Le lecteur pourra ainsi y consulter des documents allant du Bois des Capucins à l’historique des plantations, en passant par le personnel, la correspondance avec les visiteurs et les transactions de graines.
La deuxième partie concerne le catalogue de l’Arboretum. Il s’agit de la documentation botanique que Charles Bommer avait réuni (pour les cours qu’il dispensait à l’Université Libre de Bruxelles mais surtout pour la conception de l’Arboretum) : des listes reprenant les espèces d’arbres plantées, les mensurations des arbres évaluées au cours des années et compilées au sein de cahiers et enfin, un ensemble de notes bibliographiques.
La troisième partie, plus centrale, comprend quant à elle l’ensemble des archives relatives aux différents groupes géographiques de l’Arboretum. Lors de sa conception, on l’a vu, chacun de ceux-ci s’était inscrit dans un classement d’ordre géographique puis climatique. Deux sections avaient été distinguées : le Nouveau et l’Ancien continent. Toutes deux avaient par la suite été sous-divisées selon leurs grandes régions géographiques, elles-mêmes morcelées en plusieurs zones de climat. Chaque groupe avait enfin reçu un numéro correspondant à sa place. Dans l’inventaire, ce schéma fut respecté : il y a quarante groupes différents reprenant les archives relative à chacun, comportant la farde de carton brun de Simone Balle ainsi que les notes manuscrites et photographies qu’il a été possible de rattacher au groupe en question.
Beaucoup plus succincte, la quatrième et dernière partie réunit la documentation qui fut récoltée en son temps sur les autres arboretums du monde.
La réalisation de celui-ci se basa sur les informations collectées en parcourant les archives. Les structures de la partie « Arboretum de Tervuren » et de la partie « Sections » s’inspirèrent en effet de celles du Catalogue des Essences forestières composant l’Arboretum géographique de Tervuren édité par Ul. G. Lienard, l’ingénieur des Eaux et Forêts de l’Etat et Régisseur de la Donation royale. Il fut ainsi possible d’articuler la réflexion de l’inventoriage selon une structure préexistante mais surtout émanant du personnel de l’Arboretum. Bien évidemment, il y eut des modifications, des ajouts et des suppressions pour faire correspondre au mieux cette structure à la réalité du fonds. Des modifications s’opérèrent lorsqu’une catégorie existante ne correspondait pas tout à fait aux documents qu’elle allait contenir. Des ajouts furent également effectués lorsqu’un ou plusieurs documents n’entraient dans aucune des catégories du Catalogue. Enfin, des suppressions eurent lieu lorsque qu’à la fin du classement, aucun document ne venait remplir certaines catégories de la liste.
Ensuite, la partie « Documentation botanique » fut classée par genre. Ce dernier n’était sous-divisé que lorsque les archives portaient sur plus de trois espèces (cas des Abies, Picea, Pinus et Sequoia). Enfin, les genres furent classés alphabétiquement, leur nombre étant peu important et la distinction des familles peu relevant pour ce fonds. Dans cette dernière section furent également placées les notes bibliographiques portant sur des espèces spécifiques. Dans le cas de la partie « Bibliographie », il s’agit surtout de fiches bibliographies d’ouvrages généraux portant sur la botanique et/ou de leurs résumés.
Quant aux photographies, leur diversité et leur quantité nécessitent de plus amples éclaircissements :
Il faut en effet noter que les photographies furent surtout rassemblées au sein des dossiers des groupes géographiques. Lorsqu’au sein de ceux-ci, un cliché ne comporte aucune indication, c’est qu’il fut possible de reconnaitre le paysage du groupe ou que le cliché était identique à un autre qui, lui, comportait des indications. Quant aux photographies identiques et similaires (c'est-à-dire des clichés d’un même paysage mais pris à une saison/une année différente), elles furent rassemblées dans la mesure du possible. Il est cependant probable que certaines furent oubliées dans la partie « Photos non identifiées » et d’autres placées ailleurs lorsque les indications au verso divergeaient. Enfin, toujours dans ces mêmes dossiers, il fut décidé de ne pas classer chronologiquement les photographies et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, certaines ne comportaient aucune date. Les indications au verso pouvaient également être divergentes voire contradictoires. Enfin, certains clichés attachés/collés dans les fardes de Simone Balle (organisation qu’il aurait été impensable de chambouler) étaient identiques à d’autres photographies « mobiles ».
Le chercheur devra également être attentif aux renvois entre la partie « Documentation botanique » et la partie « Sections ». En effet, les dossiers des groupes géographiques de l’Arboretum constituant la partie prioritaire de ce fonds, il sembla nécessaire d’y placer toute photographie de la partie « Documentation botanique » qui se rattachait à groupe géographique (au vu des indications inscrites au verso). Les clichés de l’Arboretum qui ne comportaient aucune indication furent quant à eux mis dans la partie « Photos non identifiées », afin que seules les photographies « d’école » subsistent dans la partie « Documentation botanique » Les notes de bas de pages de ce dernier point renvoient d’ailleurs le lecteur, dans la mesure du possible, vers les groupes géographiques dans lesquels furent introduites les espèces d’arbres en question.
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Valentine Jedwab (2014)