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Historique
Née dans une famille d’artistes imprégnée de tradition catholique, Mary Habsch (1931-2023) passe son enfance dans la province de Liège aux côtés de ses deux sœurs, Martine et Rosine. Sa mère Maria Libotte (vers 1900-1938), musicienne, obtient en 1921 le… Read more
Née dans une famille d’artistes imprégnée de tradition catholique, Mary Habsch (1931-2023) passe son enfance dans la province de Liège aux côtés de ses deux sœurs, Martine et Rosine. Sa mère Maria Libotte (vers 1900-1938), musicienne, obtient en 1921 le premier prix de violon au Conservatoire royal de Liège. Son père, Jean Pierre Habsch (1898-1976), poète resté non publié, fait déménager la famille à Vilvoorde après le décès prématuré de Maria. Il y dirige la fabrique de céramique Vestaceram, pour laquelle Mary réalise des dessins ainsi que des motifs décoratifs.
Après une longue formation en dessin, peinture à l'huile, aquarelle et gravure à l'Académie des Arts et Métiers d'Etterbeek et à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, Mary Habsch obtient son régendat et dirige les cours d'arts plastiques de l’Institut Sainte-Ursule et de l’Institut Sainte-Marie, où elle enseigne principalement les bases en dessin, croquis et peinture.
Tout au long de sa carrière, l’artiste reçoit de nombreuses distinctions, notamment en tant que finaliste du prix de Rome en 1958. Bien qu’elle ait organisé quelques expositions personnelles, elle expose principalement au sein de collectifs auxquels elle appartient, tels que GRYDAY, le Cercle des Artistes forestois, la Fédération féminine artistique belge et les Copains du Ça m’dit. Après avoir occupé plusieurs ateliers, dont une loge à l’Académie des Beaux-Arts, elle s’installe à la Cité Mommen dans les années 1970, où elle expose régulièrement et, aux côtés de Marc Vosch, initie les premiers "ateliers portes ouvertes".
L'œuvre de Mary Habsch se caractérise par différentes phases thématiques et stylistiques. Dans les années 1950-1960, elle réalise presque exclusivement des œuvres à dimension sociale, représentant des individus au travail dans des conditions pénibles, des scènes de la vie quotidienne, telles que des personnages dans les transports en commun ou flânant dans les marchés aux puces, sans oublier des portraits de personnes rencontrées lors de ses voyages en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ces premières œuvres, dominées par une touche libre et visible, des teintes sombres et de larges aplats de couleur, témoignent d’une forte influence de l’expressionnisme de Permeke, un artiste qu’elle admire profondément. L'œuvre "La Grève", conservée au Musée d’Ixelles, est un exemple marquant de cette phase.
Dans les années 1960, l’artiste explore de nouveaux thèmes, tout en maintenant une dimension sociale et un style similaire, en particulier autour des univers de la danse, de la musique, du spectacle et du clown. Ces nouveaux personnages restent empreints de mélancolie, comme en témoigne sa toile "Des mains" (vers 1960, huile sur toile). À partir des années 1970, influencée peut-être par les problèmes de santé de son père, avec qui elle vit, elle aborde des thèmes davantage religieux et mystiques. Finalement, dans les années 1980, son travail s’oriente de nouveau vers des motifs folkloriques, notamment à travers une série de peintures inspirées de l'Ommegang, ainsi que des paysages. Bien que sa touche appuyée et ses aplats de couleur restent présents, les teintes deviennent plus lumineuses à partir de cette période et cette évolution se poursuit jusqu'à la fin de sa production artistique, au début des années 2000.
Ses croquis et aquarelles réalisés sur le vif lors de voyages et d’évènements culturels, ainsi que les photographies qu’elle prend ou collectionne, servent de modèle pour ses peintures à l’huile. Elle ne réalise jamais de dessin préparatoire sur la toile, préférant travailler directement au pinceau ou au couteau. Les photographies conservées dans ses archives révèlent une multitude de sources d’inspiration : le cinéma (comme le film "Le Septième Sceau" pour son tableau "Jeu d’échecs"), les émissions télévisées, le folklore belge, les concerts musicaux, la nature sous toutes ses formes, ainsi que des thèmes philosophiques, bibliques, voire ésotériques.
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