André Delvaux est un réalisateur, scénariste et professeur belge. Il a fortement marqué l’histoire du cinéma belge, par ses films mais également par son enseignement.
André Delvaux est né le 21 mars 1926, près de Louvain, dans la commune Heverlee. Il est né dans une famille flamande avec qui il parle néerlandais. Après un déménagement à Bruxelles pour le travail de son père, il poursuit son éducation en français au Lycée Fernand Blum à Schaerbeek. Le point d’intersection entre les deux langues et les deux communautés est un élément central de son travail artistique, qui impactera ses thématiques en parlant de la tension entre différents concepts et de leurs croisements. André Delvaux réalisera des films en néerlandais ainsi qu’en français.
Un autre point important de la création de Delvaux est la musique. C’est la famille d’André Delvaux qui lui donne le goût de la musique: son grand-père est musicien, sa grand-mère, son grand-oncle, son oncle, son père, … tout le monde joue d’un instrument. André Delvaux suivra des cours de piano au conservatoire. C’est d’ailleurs la musique qui sera sa porte d’entrée au cinéma: il joue au piano pour accompagner des films muets lors de représentations, lors desquelles il rencontrera d’importantes personnes qui l’aideront à devenir réalisateur.
Pour lui, enseignement et cinéma vont de pair. Après des études de philologie germanique à l’ULB, il devient professeur d’anglais et de néerlandais dans son lycée d’enfance, Fernand Blum. Avec ses élèves, il réalise des films, comme par exemple Nous étions treize. Il donne également un séminaire d’étude du langage cinématographique à l’ULB, afin de combler un enseignement du cinéma qu’il trouve lacunaire. C’est suite à ces cours qu’il va co-fonder l’INSAS en 1962, aux côtés de Raymond Ravar, Jean Brismée et Paul Anrieu.
Avant de se mettre aux longs métrages, André Delvaux réalise quelques courts-métrages qui sont des commandes pour la télévision, surtout des documentaires. Ensuite, il réalise l’Homme au crâne rasé en 1965. Il connaît un grand succès à l’étranger et permet de faire voyager le cinéma belge. Frédéric Sojcher décrit cette période du cinéma d’André Delvaux comme celle étant la plus bercée dans le réalisme magique, durant laquelle il réalise Un soir un train, Rendez-vous à Bray et Belle. En général, ses projets prennent du temps avant de maturer et il arrive qu’il soit forcé de les abandonner. C’est par exemple le cas de Pelléas et Mélisande, dont il voulait faire un film, mais pour lequel il réussit à faire une pièce de théâtre quelques années plus tard.
En 1975, il s’intéresse à Dieric Bouts, peintre qui a vécu dans les mêmes quartiers que lui. Il réalise donc Met Dirk Bouts, qui est le début de son cinéma parlant de l’auto-réflexion de la création. C’est également le cas d’autres films, comme Benvenuta, Babel Opéra, son documentaire sur Woody Allen, From Europe With Love, et sa dernière réalisation, 1001 Films.
André Delvaux meurt à Valence, le 4 octobre 2002, d’une crise cardiaque. Ses cendres sont dispersées dans la mer du nord.